On entend dans cette question la capacité à surmonter les épreuves, à rester droit et inébranlable dans l'adversité. Mais quel rapport avec les reins? Quand une dimension régie par des lois s'invite dans une autre ayant les siennes, voilà que le miracle se produit. Et nos organes ne font pas exception.
Voyons pourquoi, mais abordons avant tout quelques notions de physiologie. Les reins sont sensibles, discrets, fragiles, contrairement au foie, ils ne se régénèrent pas. Nous savons qu'ils exercent un rôle de filtre: ils éliminent du sang les substances indésirables issues du métabolisme (entre autres l'urée, l'acide urique et la créatinine). Ils maintiennent constante la quantité d'eau et de sels minéraux de l'organisme (sodium et potassium) en ajustant leur élimination urinaire.
Cela dit, leur fonctionnement peut s'affaiblir en toute discrétion et l'insuffisance rénale peut progresser insidieusement durant des années, notamment en cas de diabète ou d'hypertension. Il est donc fondamental de garder le contrôle sur le glucose sanguin, puisqu'en excès, il abîme le système de filtration des reins, et en cas d'hypertension c'est la pression dans les vaisseaux qui aura un impact délétère.
Alors comment en prendre soin?
Alimentation:
- Buvez de l'eau! Choisissez-là faiblement minéralisée pour réduire la charge sur les reins. L'eau est importante pour ce qu'elle emporte et non ce qu'elle apporte. Si vous buvez de l'eau en bouteille, vérifiez sur l'étiquette le résidu à sec: idéalement il devrait être inférieur à 180 mg/L.
- Les protéines animales sont dégradées en urée, qui risque de s'accumuler dans le sang si l'élimination rénale est ralentie. Privilégiez les protéines végétales qui en plus ont la propriété d'être alcalinisantes contrairement aux viandes qui sont acidifiantes. Cela dit, si possible il vaut mieux se tourner vers les légumineuses, noix, céréales complètes, que vers les substituts de viande souvent riches en sel et en sucre.
Mental:
La médecine traditionnelle chinoise nous donne d'excellentes pistes de réflexion en associant chaque organe à un instrument de l'âme. La zone rénale serait ainsi le siège de la peur. D'ailleurs une peur soudaine va déclencher, au niveau des glandes surrénales, un afflux d'adrénaline afin de faire face à la situation. Les reins, situés juste en dessous semblent quant à eux plus impactés par des peurs profondes, organiques. Nous ressentons de la peur quand nous n'avons pas le contrôle sur un évènement et ne savons pas quelle en sera l'issue. Sera-t-il bon pour moi ou néfaste? Ce défaut de connaissance nous met dans une position instable, nous "flottons" en quelque sorte dans un état nerveux, déconnecté. Nos reins "entendent" ces pensées volatiles, fuyantes, en cascade, nous virevoltons au gré du vent de nos pensées paniques, c'est un état très aérien d'avoir peur.
Avant de pousser un peu plus loin cette réflexion, voyons quelles plantes peuvent nous aider et nous apaiser:
Phytothérapie:
- Pour soutenir le rein dans sa fonction de filtre, on peut se tourner vers le macérat de genévrier, excellent protecteur et stimulant du drainage rénal.
- En cas de peur panique soudaine ou d'émotion intense, la formule tout prête de Rescue®(Fleurs de Bach) apporte un soulagement immédiat.
- Fleurs et bractées de tilleul sont réputées pour être calmantes en infusion. Une pincée pour une tasse d'eau bouillante, infuser 10 à 15 minutes, à boire le soir une heure avant le coucher. En macérat de bourgeons, le tilleul est un traitement de fond quand le système nerveux est durement éprouvé par la peur. Il permet également de diminuer le taux d'acide urique.
On peut noter aussi que la seconde écorce du tilleul, l'aubier, est très utile en décoction comme draineur rénal (tisane d'aubier du Roussillon: 30 grammes à mettre dans un litre d'eau froide, porter à ébullition et laisser bouillir 5 minutes, puis laisser infuser 10-15 minutes).
Accomplissement:
Il arrive qu'une certaine vérité de ce qui est, fondamentalement, fasse irruption dans notre vie. La réalité des choses nous est alors insufflée. Et les peurs se délitent les unes après les autres, nous libérant de leur carcan. Il reste un silence, une paix profonde, confiante, infiniment bienfaisante. Les reins écoutent mais n'entendent plus la même chose, les pensées laissent la place à l'intuition. Ils rayonnent intérieurement, et extérieurement il devient difficile de nous briser les reins, de nous mettre à terre, car nous savons. Nous faisons encore l'expérience de l'inconnu, de l'inconnaissable, du plus grand que nous, mais nous pouvons accueillir cet imprévisible car nous ressentons profondément qu'il nous veut du bien.
Le sel, dont les reins assurent l'équilibre interne, est une notion très symbolique. Au-delà de la substance matérielle, il est le moteur de notre accomplissement. Ne nous a-t-on pas dit il y a bien longtemps "vous êtes le sel de la Terre"? Qu'est ce que le sel? Une dimension s'invite dans la nôtre: le sel de la Terre serait-il la Joie dans sa plénitude? Avoir les reins solides, c'est être face à l'immensité de l'océan, d'un espace qui nous dépasse, et nous laisser envahir par la joie qui accompagne une confiance absolue en cette immensité. En d'autres termes, la liberté.